L’audition et la vision utilisent la même « boîte noire » du cerveau
Les sons et les images se partagent un code neural similaire Ă l’intĂ©rieur du cerveau humain, selon une nouvelle Ă©tude. Dans l’édition en ligne de Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), des chercheurs de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al et de l’Institut neurologique de MontrĂ©al de l’UniversitĂ© 91ÉçÇř expliquent comment le mĂŞme code neural, dans le cerveau, permet Ă la personne de distinguer diffĂ©rents types de sons, comme la parole et la musique, et diffĂ©rentes images.
Des participants ont été recrutés et soumis à une imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMF), une forme de cartographie du cerveau non invasive utilisée pour déterminer comment le cerveau reconnaît différentes caractéristiques des instruments de musique, des mots d’une conversation et des sons ambiants. Les sujets ont subi des examens IRMF complets pendant trois heures dans le but de fournir des renseignements précis sur la façon dont le cerveau réagit à différents sons.
« Il s’avère que le cerveau utilise la même stratégie pour coder les sons et les différentes images, a expliqué l’auteur principal, Marc Schönwiesner, professeur de psychologie à l’Université de Montréal. Il est ainsi plus facile pour une personne de combiner les sons et les images qui relèvent d’un même objet, par exemple lorsqu’il dribble un ballon de basket. »
La prochaine Ă©tape consiste Ă dĂ©terminer comment le cerveau Ă©tablit la diffĂ©rence entre la batterie d’une pièce rock et les cordes d’une symphonie ou entre une conversation en français et une autre en anglais. « Notre objectif est de trouver la façon exacte dont le cerveau dĂ©cortique ces diffĂ©rents types de son. Cette Ă©tape nous permettra peut-ĂŞtre un jour de reconstruire une chanson qu’une personne a entendu en fonction de son activitĂ© cĂ©rĂ©brale », souligne M. Schönwiesner, qui est aussi membre du Laboratoire international de recherche sur le cerveau, la musique et le son (BRAMS), un groupe de recherche conjoint de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al et de l’UniversitĂ© 91ÉçÇř sur la musique et le cerveau.
Alors que les chercheurs progresseront dans le décodage de la structure d’activation du cerveau, a poursuivi M. Schönwiesner, des applications étonnantes pourront être envisagées. « Si les chercheurs peuvent reconstruire une chanson qu’une personne a entendue à partir de la lecture d’une IRMF, nous ne sommes pas loin de pouvoir enregistrer l’activité cérébrale pendant le sommeil et de reconstruire les rêves, dit-il. Ce serait vraiment formidable, même si cette éventualité demandera encore des dizaines d’années de recherche. »
À propos de l’étude :
Les auteurs de l’article Spectro-temporal modulation transfer function of single voxels in the human auditory cortex measured with high-resolution fMRI, publiĂ© dans Proceedings of the National Academy of Sciences, sont Marc Schönwiesner de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al et Robert Zatorre de l’Institut neurologique de MontrĂ©al de l’UniversitĂ© 91ÉçÇř.
Partenaires de recherche :
Cette étude a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada et l’Académie des sciences allemande.
L’Institut et hôpital neurologiques de Montréal
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L’Institut et hĂ´pital neurologiques de MontrĂ©al (le Neuro) est un centre mĂ©dical d’enseignement unique, spĂ©cialisĂ© en neuroscience. Le Neuro est un centre de recherches et d’enseignement au sein de l’universitĂ© 91ÉçÇř et constitue la pierre d’assise de l’HĂ´pital neurologique du Centre universitaire de santĂ© 91ÉçÇř. FondĂ© en 1934 par le Dr Wilder Penfield, neurochirurgien de renom, le Neuro est reconnu Ă l’échelle internationale pour son intĂ©gration de la recherche, des soins prodiguĂ©s aux patients avec compassion et de la formation spĂ©cialisĂ©e, tous des Ă©lĂ©ments essentiels au progrès des sciences et de la mĂ©decine. Les chercheurs du Neuro sont des chefs de file mondiaux en neuroscience cellulaire et molĂ©culaire, en imagerie cĂ©rĂ©brale, en neuroscience cognitive et en ce qui a trait au traitement de l’épilepsie, de la sclĂ©rose en plaques et des troubles neuromusculaires, ainsi qu’aux recherches qui s’y rapportent. Pour de plus amples renseignements, veuillez visiter le site .
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