Offerte en accès libre, une base de données recueillies auprès de personnes présentant des facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer permettra aux chercheurs d’étudier la phase présymptomatique de la maladie et d’accélérer la mise au point de traitements qui pourraient ralentir le processus pathologique.
Le programme, PRÉVENIR-Alzheimer, qui porte sur l’évaluation présymptomatique de traitements expérimentaux ou novateurs pour la maladie d’Alzheimer, a été réalisé au Centre de recherche sur la prévention de la maladie d’Alzheimer de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, à Montréal. Ainsi, de 2011 à 2017, les chercheurs du Centre ont suivi 425 personnes exposées à un risque élevé de maladie d’Alzheimer et recueilli une multitude de données médicales, dont 1 704 résultats d’examens par IRM, 532 échantillons de liquide céphalorachidien et 1 882 rapports de suivi de l’état cognitif.
À l’aide de ces données, les chercheurs ont élaboré des modèles mathématiques permettant de prédire l’apparition de la maladie d’Alzheimer et d’en suivre l’évolution. Ils ont eu recours à l’un de ces modèles dans afin d’évaluer l’efficacité de médicaments à ralentir l’évolution de la maladie d’Alzheimer .
Le programme PRÉVENIR-Alzheimer s’inscrit dans le cadre de la Plateforme canadienne de neurosciences ouvertes (PCNO), partenariat regroupant plusieurs universités canadiennes qui permet le stockage et l’analyse de données de recherche ainsi que leur diffusion parmi ses membres. Conformément aux principes de la science ouverte adoptés sans réserve par la PCNO, les données des participants au programme PRÉVENIR-Alzheimer qui avaient donné leur consentement ont été mises à la disposition de l’ensemble de la communauté scientifique afin d’accélérer le rythme des percées permettant de mieux comprendre la pathogenèse de la maladie d’Alzheimer et de découvrir de nouvelles cibles thérapeutiques. Les données publiées s’appuient sur les principes FAIR (Findable, Accessible, Interoperable, Reusable), qui favorisent la découverte, l’accès, l’interopérabilité et la réutilisation de ces dernières.
« La préparation d’un corpus de données aussi vaste et qui respecte les principes de la science ouverte s’est révélée une entreprise très complexe », affirme Alan Evans, directeur scientifique de la PCNO. « Chacune des étapes – de la vérification de la qualité des données à l’étude des considérations éthiques de la science ouverte – a demandé beaucoup de soin et d’attention. Les chercheurs du monde entier peuvent maintenant repousser les frontières de leurs connaissances sur la phase présymptomatique de la maladie d’Alzheimer grâce à la base de données du programme PRÉVENIR-Alzheimer. »
Le groupe de recherche du programme PRÉVENIR-Alzheimer a été mis sur pied par le Dr John Breitner. Judes Poirier et Sylvia Villeneuve en assurent maintenant la direction. Le groupe compte des collaborateurs de l’Université 91ÉçÇø, de l’Université de Montréal et d’autres institutions prestigieuses aux États-Unis et en Europe.
« L’exploration judicieuse de cette base de données mènera inévitablement à des découvertes passionnantes et, plus important encore, permettra de s’affranchir de vieux dogmes qui n’ont pas su ouvrir la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques pour la prévention de la maladie d’Alzheimer », souligne Judes Poirier.