Professeure agr茅g茅e 脿 l鈥橴niversit茅 91社区 et chercheuse-boursi猫re Junior 2 du Fonds de recherche du Qu茅bec 鈥� Sant茅, Christine Maheu est scientifique affili茅e 脿 l鈥橧nstitut de recherche du Centre universitaire de sant茅 91社区, au Princess Margaret Cancer Centre du University Health Network, et 脿 l鈥橴niversit茅 de Toronto. 脌 91社区, elle enseigne les m茅thodes de recherche, dirige des 茅tudiants aux cycles sup茅rieurs (ma卯trise, doctorat et postdoctorat), fait du mentorat en recherche aupr猫s d鈥櫭﹖udiants et d鈥檌nfirmi猫res en exercice, et m猫ne ses propres recherches en fran莽ais et en anglais. La Pre Maheu a int茅gr茅 le corps professoral de l鈥櫭塖II en 2012.
Pourquoi avez-vous choisi de devenir infirmi猫re?
Je savais que je voulais exercer une profession tr猫s estim茅e dans le domaine de la sant茅, et la profession infirmi猫re s鈥檈st impos茅e naturellement. Apr猫s quelques ann茅es de pratique, j鈥檃i toutefois compris qu鈥檌l me fallait plus d鈥檈space pour exercer ma cr茅ativit茅 afin d鈥檌nfluencer et d鈥檃m茅liorer les soins aux patients. Ce besoin et cet int茅r锚t m鈥檕nt pouss茅e vers les 茅tudes au premier cycle, puis aux cycles sup茅rieurs. C鈥檈st durant ma ma卯trise en sciences infirmi猫res que je suis tomb茅e en amour avec la recherche et toutes les possibilit茅s qu鈥檈lle nous offre, en nous permettant d鈥櫭﹙oluer en apprenant et d鈥檃ppliquer notre esprit cr茅atif au travail. C鈥檈st aussi 脿 cette 茅poque que j鈥檃i r茅dig茅 ma premi猫re demande de subvention de recherche en oncologie et r茅alis茅 que c鈥櫭﹖ait le champ de recherche dans lequel je voulais me sp茅cialiser. Avec tous ces int茅r锚ts en t锚te, j鈥檃i postul茅 au doctorat en sciences infirmi猫res 脿 l鈥橴niversit茅 de la Colombie-Britannique. Je me sens privil茅gi茅e, dans ma carri猫re universitaire, de pouvoir 芦 vivre 禄 sur un campus universitaire et continuer d鈥檃pprendre ma vie durant.
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Quel est votre domaine d鈥檈xpertise, et pourquoi l鈥檃vez-vous choisi?
Mes recherches portent sur des programmes qui aident les survivants du cancer 脿 composer avec l鈥檌ncertitude et la peur, et les soutiennent dans le processus de retour au travail apr猫s un cancer. J鈥檃i commenc茅 脿 m鈥檌nt茅resser 脿 ce sujet durant mon doctorat, o霉 j鈥檃i cr茅茅 un programme de th茅rapie de soutien pour aider les femmes qui pr茅sentent un risque 茅lev茅 de cancer du sein ou de l鈥檕vaire 脿 composer avec l鈥檌ncertitude qui en d茅coule.
Puis, durant mon postdoctorat 脿 Toronto, j鈥檃i d茅couvert que la peur de la r茅cidive est une source majeure d鈥檃nxi茅t茅 pour beaucoup de survivants du cancer, et qu鈥檌l fallait faire quelque chose pour les aider. Je croyais que ces personnes pouvaient b茅n茅ficier d鈥檜ne th茅rapie de soutien pour les aider 脿 g茅rer la peur et l鈥檌ncertitude de la r茅cidive. J鈥檃i fait 茅quipe avec la Pre Sophie Lebel, chercheuse en psychologie 脿 l鈥橴niversit茅 d鈥橭ttawa, pour d茅velopper une nouvelle th茅rapie de groupe visant 脿 aider les femmes atteintes d鈥檜n cancer du sein ou d鈥檜n cancer gyn茅cologique 脿 s鈥檃juster psychologiquement 脿 la peur de la r茅cidive. La th茅rapie, qui se d茅roule sur six s茅ances, permet aux femmes d鈥檈xplorer des strat茅gies d鈥檃justement, comme vivre avec l鈥檌ncertitude, identifier les facteurs qui d茅clenchent la peur chez elles et conna卯tre les sympt么mes d鈥檜ne r茅cidive. Maintenant, avec un financement de la Soci茅t茅 canadienne du cancer, la Pre Lebel et moi-m锚me menons un essai clinique plus vaste, avec 144 survivantes du cancer dans quatre h么pitaux. Si les r茅sultats sont concluants, la th茅rapie pourrait 锚tre int茅gr茅e aux soins standards recommand茅s pour les survivants.
Avec le parrainage du Partenariat canadien contre le cancer (PCCC), de 2014 脿 2016, j鈥檃i codirig茅 la cr茅ation d鈥檜n site Web bilingue canadien, , qui r茅pond aux besoins des survivants du cancer, des professionnels de la sant茅 et des employeurs dans le processus de retour et de maintien au travail apr猫s un cancer. Ce projet est unique, car le conseil consultatif est compos茅 d鈥檈xperts des soins du cancer et du retour au travail, comme des assureurs, des juristes et des sp茅cialistes du droit du travail, des droits de la personne et des droits des aidants de patients atteints de cancer. En association avec IPSOS et avec le financement du PCCC, j鈥檃i aussi dirig茅 une 茅quipe pancanadienne charg茅e de cr茅er une enqu锚te d鈥櫭﹙aluation des besoins en mati猫re de soins de transition chez les patients atteints de cancer, de la fin du traitement 脿 la troisi猫me ann茅e suivant le diagnostic. Enfin, r茅cemment, l鈥橝ssociation canadienne des infirmi猫res en oncologie (ACIO) m鈥檃 demand茅 de former des 茅quipes et de soutenir la cr茅ation de modules cliniques sur la peur de la r茅cidive et le retour au travail apr猫s un cancer. Ces modules seront offerts en ligne aux quelque 1000 membres de l鈥橝CIO 脿 compter de mars 2019.
Je crois qu鈥檌l faut poursuivre les recherches pour mettre au point des programmes de soutien fond茅s sur les donn茅es scientifiques pour am茅liorer la qualit茅 de vie des survivants du cancer. Le stress psychologique associ茅 au cancer est un probl猫me tr猫s courant qui fait encore l鈥檕bjet de peu d鈥檌nterventions efficaces. La recherche ne doit pas seulement viser 脿 traiter le cancer, mais aussi 脿 mieux vivre l鈥檈xp茅rience du cancer.
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Qu鈥檈st-ce qui vous a men茅e vers cette sp茅cialisation?
Mon parcours professionnel est jalonn茅 d鈥檋eureux hasards. C鈥檈st le cas du site Cancer et travail : on m鈥檃 approch茅e pour participer 脿 ce projet de cr茅ation d鈥檜n outil sur le cancer et le travail parce que j鈥檃vais mis au point un autre outil de mesure de la d茅tresse li茅e au cancer. J鈥檃vais peu d鈥檈xp茅rience de la question du cancer et du travail, mais j鈥檃i vu cela comme un beau d茅fi, une occasion de me familiariser avec un nouveau volet de la survie au cancer. Depuis, je travaille sans arr锚t 脿 des projets visant 脿 aider les patients atteints de cancer et les survivants dans leur cheminement pour retourner au travail ou rester au travail pendant les traitements. Il reste 茅norm茅ment de recherche 脿 faire pour am茅liorer la vie professionnelle des survivants du cancer, mais on y travaille!
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Comment se dessine l鈥檃venir dans votre programme de recherche?
Nous attendons les r茅sultats finaux des essais cliniques sur la gestion de la peur de la r茅cidive, qui valideront les interventions et les outils que nous avons cr茅茅s. Par la suite, nous comptons mettre 脿 l鈥檈ssai des interventions additionnelles de gestion de la peur sur une plateforme de cybersant茅 en ligne pour les survivants du cancer qui viennent de terminer leurs traitements. Une autre intervention visera 脿 offrir un soutien 脿 la gestion de la peur de la r茅cidive aux aidants des patients atteints de cancer et des survivants du cancer. Nous commencerons 脿 former des professionnels de la sant茅 脿 ce sujet en septembre 2019.
Je compte aussi ajouter au site Cancer et travail une nouvelle section sur le r茅tablissement, pour parler d鈥檕utils d鈥檃utogestion des soins et de formation, en renfor莽ant le pouvoir d鈥檃gir des personnes ayant v茅cu un cancer pour faciliter leur processus individuel de r茅tablissement et de retour au travail.
La mise au point d鈥檜n outil en ligne d鈥檌ntervention pour guider les survivants, les professionnels de la sant茅 et les employeurs 脿 collaborer dans le processus de retour au travail apr猫s un cancer fait aussi partie de mes plans.