Expertes: Commission Laurent sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse
Les commissaires brossent le portrait d’un système et d’une société qui ont failli à protéger adéquatement tous les enfants du Québec. La mort tragique d’une fillette de 7 ans à Granby au printemps 2019 et le nombre de signalements à la DPJ, qui a plus que doublé depuis 25 ans, constituent des preuves parmi d’autres d’un « échec collectif à accompagner et à soutenir les familles pour prévenir la maltraitance [des enfants] ». ()
Voici des expertes de l’Université 91ÉçÇø qui peuvent s’exprimer à ce sujet :
Cindy Blackstock, professeure titulaire, École de travail social
« J'ai eu le plaisir de témoigner devant la Commission Laurent sur la relation entre les inégalités transversales persistantes dans les services publics des Premières Nations et la surreprésentation des enfants des Premières Nations dans les services de garde. J'ai également souligné comment les litiges par l'intermédiaire du Tribunal canadien des droits de la personne aident à remédier à certaines de ces inégalités et pourquoi la mise en œuvre des recommandations de la Commission Viens et celles déposées par la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador étaient essentielles pour remédier à la surreprésentation ».
Cindy Blackstock est professeure titulaire à l'École de travail social et directrice générale de la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations du Canada. Membre de la Première nation Gitksan, elle possède plus de 25 ans d'expérience en travail social dans le domaine de la protection de l'enfance et des droits des enfants autochtones. Ses intérêts de recherche comprennent la théorie autochtone ainsi que l'identification et la correction des inégalités structurelles affectant les enfants, les jeunes et les familles des Premières nations.
cindy.blackstock [at] mcgill.ca (anglais)
Alicia Boatswain-Kyte, professeure adjointe, École de travail social
« Le rapport de la Commission Laurent touche plusieurs cibles, mais rate celle des enfants noirs qui sont surreprésentés dans le système de protection de l'enfance du Québec depuis 40 ans. L'incapacité à reconnaître la réalité du racisme systémique tout en réduisant les expériences des Noirs en matière d'injustice sociale à des défis individuels "d’adaptation et d'acculturation" est à l'origine du problème. Ignorer cette réalité perpétue l'héritage historique du racisme contre les enfants noirs, leurs familles et leurs communautés ».
Alicia Boatswain-Kyte est professeure adjointe à l'École de travail social. Avec plus de dix ans d'expérience clinique auprès d'individus, de familles et de groupes marginalisés, ses recherches portent sur l'oppression systémique des individus racisés et sur la manière dont elle contribue à leur représentation inégale au sein des systèmes de contrôle social.
alicia.kyte [at] mcgill.ca (anglais, français)